
La République Démocratique du Congo s’enfonce dans un gouffre sans fond, rongée par la guerre, la misère, la corruption, l’arrogance politique et l’absence d’un cap national clair. Le pays dérive, livré à des dirigeants incapables d’écouter, prisonniers de leurs calculs mesquins et de leur ego boursouflé. Pendant que le sang congolais continue de couler à l’Est et que la faim, le chômage et la peur dévorent les foyers, une partie de la classe politique s’emploie à diaboliser toute idée de dialogue national. Ces fossoyeurs de la République, qui se cachent derrière un patriotisme de façade, redoutent en réalité que la vérité éclate et que leurs privilèges soient remis en cause.
Le dialogue n’est pas un signe de faiblesse, c’est une arme de sagesse. Ceux qui s’y opposent préfèrent la manipulation, la répression et le mensonge d’État à la vérité collective. Ils ont peur que les Congolais se parlent enfin sans filtres, qu’ils exposent la faillite morale et institutionnelle du système actuel. Ils savent qu’un vrai dialogue, sincère et inclusif, mettrait à nu leur incompétence, leur cupidité et leur responsabilité dans le chaos actuel. Ce refus d’échanger, c’est la peur d’être jugé par le peuple et par l’Histoire.
Pendant ce temps, le pays brûle. À Kinshasa, on joue à la politique comme à une loterie, tandis que dans les provinces, on enterre des enfants, des mères, des soldats. L’État n’est plus qu’une fiction, les institutions ne gouvernent plus que sur papier, et la paix n’est qu’un slogan creux qu’on répète pour calmer les bailleurs. Le refus du dialogue, c’est le choix du déni, du cynisme et du mépris envers des millions de citoyens qui n’ont plus que leurs larmes pour prier la fin des hostilités.
L’histoire retiendra les noms de ceux qui ont refusé de tendre la main quand il en était encore temps. Elle retiendra aussi ceux qui, au nom de leur ventre et de leur clan, auront préféré voir leur pays s’effondrer plutôt que d’accepter la vérité du dialogue. Car la paix ne se décrète pas, elle se construit — et ceux qui refusent d’en poser la première pierre se rendent coupables de haute trahison morale envers la nation congolaise. Alors, oui, une question s’impose : qui a peur du dialogue ? Ceux qui ont des choses à cacher. Ceux qui savent que dans un Congo qui se parle, ils n’auraient plus leur place.
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