
Alors que les incendies ravagent Bukavu, une question revient dans toutes les bouches : où est la protection civile ? Faute d’équipement et d’organisation, les secours arrivent toujours après le drame.
Lorsque les flammes surgissent, les habitants deviennent leurs propres pompiers. Bidons d’eau, couvertures mouillées, cris de panique : voilà le quotidien. Les camions anti-incendie, eux, sont souvent en panne ou sans carburant.
Cette inaction traduit une défaillance structurelle. Le service de protection civile, jadis opérationnel, n’existe aujourd’hui que sur papier. Aucun centre d’intervention d’urgence, aucun numéro à appeler. La ville est livrée à elle-même.
Les autorités locales reconnaissent la gravité de la situation, mais pointent le manque de moyens.
Pendant ce temps, Bukavu continue de brûler. Et les habitants, impuissants, savent qu’au prochain incendie, tout recommencera.
Construite sur des collines étroites, densément peuplées, Bukavu est une ville vulnérable par nature. Les incendies à répétition ne sont que le symptôme d’un désordre urbain profond.
Les maisons s’érigent sans plan, les ruelles sont si étroites que même une moto peine à passer. Les camions de pompiers, quand ils fonctionnent, ne peuvent pas atteindre les zones sinistrées.
L’urbanisation anarchique rend la ville ingérable. Les constructions illégales se multiplient, parfois à flanc de ravin. C’est un chaos planifié. Bukavu a grandi sans respirer. Aujourd’hui, elle s’étouffe dans ses erreurs.
Les experts appellent à une refonte totale du plan d’urbanisme, avec des zones d’évacuation, des voies d’accès élargies et des matériaux résistants au feu.
Mais sans volonté réelle, ces recommandations resteront des vœux pieux. Et la “ville aux mille collines” continuera de se consumer, faute d’avoir su se reconstruire autrement.
About The Author
En savoir plus sur L'ESSENTIEL RDC
Subscribe to get the latest posts sent to your email.