Sud-Kivu : Urgence humanitaire à Kaziba après une pluie torrentielle et un vent violent

Une violente pluie mêlée à un vent déchaîné a frappé la chefferie de Kaziba, dans le territoire de Walungu au Sud-Kivu, causant la mort de deux personnes et blessant grièvement trois autres. Des dizaines de maisons se sont effondrées, des champs entiers dévastés et des familles entières laissées sans abri. La population, traumatisée, implore une aide humanitaire immédiate.

La nuit a été d’une violence inouïe. Des rafales de vent ont balayé les villages de Kabembe, Kashozi et Butuzi, emportant les toitures et déracinant les arbres. Les habitants racontent avoir entendu un grondement semblable à celui d’un tremblement de terre avant que la pluie ne s’abatte, ininterrompue, durant plusieurs heures. Au lever du jour, le spectacle était apocalyptique : routes bloquées, champs de maïs noyés, maisons réduites à des tas de tôles et de boue.

« J’ai vu ma maison s’envoler sous mes yeux. Mes enfants ont passé la nuit dehors sous la pluie », témoigne un père de famille, la voix tremblante. Comme lui, de nombreux sinistrés n’ont plus rien. Leurs champs, principale source de survie, sont désormais stériles. Dans les écoles et églises encore debout, les familles se réfugient, espérant une aide qui tarde à venir.

Les experts en climatologie alertent sur la répétition inquiétante de ces phénomènes. « Le Sud-Kivu subit les effets directs du dérèglement climatique : des pluies plus intenses, des vents plus destructeurs et des sols fragilisés par la déforestation », explique le professeur Kyalondawa, spécialiste en environnement à l’Université de Bukavu. Il appelle à un plan de reboisement massif et à la construction d’infrastructures résistantes pour prévenir de nouveaux drames.

Face à l’urgence, la société civile de Walungu en appelle aux autorités et aux organisations humanitaires. « Kaziba a besoin d’une intervention rapide. Les sinistrés n’ont ni abris, ni vivres, ni soins », alerte un représentant local. Dans le silence des vallées détruites, la détresse des habitants résonne comme un cri : celui d’une population oubliée, frappée par la colère du ciel et abandonnée à son sort.