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Les pourparlers de paix de Doha entre l’AFC/M23 et le gouvernement de Kinshasa ont repris cette semaine sous les auspices de la médiation internationale. Cependant, les négociations semblent se heurter à des blocages persistants qui pourraient compromettre tout espoir d’accord durable. Les attentes de la communauté internationale sont grandes, mais la réalité sur le terrain laisse entrevoir des tensions qui pourraient encore s’aggraver.

Parmi les points de désaccord majeurs, la question de l’interprétation du concept de « restauration de l’autorité de l’État » reste centrale. Pour Kinshasa, il s’agit de rétablir la souveraineté et le contrôle effectif sur toutes les provinces affectées par le conflit. De leur côté, l’AFC/M23 y voit une remise en cause des provinces libérées, refusant toute interprétation qui pourrait fragiliser leur position sur le terrain.

La définition des « provinces sinistrées » constitue un autre point de friction. Cette notion, censée identifier les zones prioritaires pour l’aide humanitaire et la reconstruction, divise les parties sur le plan stratégique. Kinshasa souhaite une approche uniforme, tandis que l’AFC/M23 revendique une distinction qui pourrait légitimer un contrôle continu sur certaines régions. Ces divergences illustrent la complexité des négociations et la méfiance persistante entre les protagonistes.

Selon des spécialistes en sécurité et gouvernance, ces points de blocage sont révélateurs d’un problème plus profond : l’absence de confiance et le manque de compromis sur les principes fondamentaux du dialogue. « Tant que ces divergences persistent, la crise risque de s’intensifier sur les champs de bataille, au détriment d’une population déjà éprouvée », prévient-on, soulignant l’urgence d’une médiation plus incisive.

La population civile continue de payer le prix fort. Déplacements massifs, pertes économiques et traumatisme quotidien illustrent la vulnérabilité des habitants des zones affectées.

Il apparaît donc indispensable que la communauté internationale, les médiateurs et les parties prenantes locales s’engagent à dépasser ces blocages. Sans une volonté réelle de compromis, Doha pourrait devenir le théâtre d’une nouvelle impasse, aggravant un conflit déjà complexe et durable. La route vers la paix demeure étroite, mais chaque retard met en péril la stabilité de l’ensemble du Sud-Kivu et Nord-Kivu ainsi que des régions environnantes.

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