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Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils. Pierre Moutouari, icône de la musique congolaise et voix d’or de la rumba, s’est éteint le mercredi 8 octobre 2025 à Paris, à l’âge de 75 ans. Celui que l’on surnommait « le gentleman du micro » s’en va, laissant derrière lui un vide immense et un héritage musical qui continuera de faire vibrer les âmes. Dans les rues de Brazzaville et de Pointe-Noire, sa musique résonne comme un dernier salut à l’artiste qui a su faire danser et rêver des générations entières.

Sur les réseaux sociaux, l’émotion est palpable. Des milliers de messages affluent, témoignant de la profonde affection que le public lui portait. « Pierre Moutouari, c’est ma jeunesse, c’est ma fierté. Grâce à lui, j’ai aimé la rumba congolaise », écrit un fan ému. Une autre admiratrice, les larmes aux yeux, confie : « Sa voix me donnait de l’espoir dans les moments les plus sombres. Aujourd’hui, j’ai l’impression de perdre un membre de ma famille. » Pour Jean-Pierre Ngombé, opérateur culturel et ami de longue date, « le Congo perd un artiste au talent rare, un ambassadeur de la beauté et de l’élégance musicale ».

Fils de la célèbre famille Moutouari, Pierre avait le chant dans le sang. À 18 ans, il est repéré lors d’un concours du ministère de la Culture et intègre le mythique groupe Sinza Kotoko, où il impose sa voix chaude et son charisme. Avec des titres légendaires comme Mahoungou ou Maloukoula, il marque les années 70 et porte haut les couleurs du Congo, jusqu’à décrocher la médaille d’or au Festival panafricain de Tunis en 1973. Son talent éclatant et sa présence scénique font de lui une étoile montante qui ne cessera plus de briller.

En 1975, il crée son propre groupe, Les Sossa, avant de s’envoler pour Paris. Là-bas, il croise la route de Jacob Desvarieux et de Master Mouana Congo, avec qui il écrit quelques-unes des plus belles pages de la musique africaine moderne. Tout bouge, Missengue… autant de titres qui ont traversé les frontières et le temps. De retour au pays dans les années 1980, Pierre devient un guide, un père pour toute une génération d’artistes, dont sa fille Michaëlle, qui porte aujourd’hui fièrement le flambeau familial.

Couronné du trophée Ngoma Africa en 1994 aux côtés de Miriam Makeba et Aïcha Koné, Pierre Moutouari avait partagé ses dernières années entre Paris et Pointe-Noire, fidèle à son art et à sa terre natale. Pour ses fans, il restera une légende éternelle : « Pierre ne mourra jamais tant que ses chansons continueront de faire danser les cœurs », souffle un jeune mélomane de Brazzaville. Car si la voix s’est tue, l’âme, elle, chante encore — et pour longtemps — dans les ruelles, les souvenirs et les rêves d’un Congo qu’il a tant aimé.

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