
Le verdict du comité Nobel est tombé à Oslo : le prestigieux prix de la paix 2025 n’ira pas à Donald Trump. Le président américain, qui espérait inscrire son nom parmi les lauréats, s’était lui-même vanté d’avoir « ramené la stabilité mondiale » depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Ses partisans mettaient en avant son rôle présumé dans la résolution de plusieurs crises diplomatiques. Mais pour de nombreux observateurs, ses déclarations relevaient davantage de la mise en scène politique que de véritables avancées pacifiques. Le comité Nobel a préféré saluer une figure emblématique de la résistance démocratique : la Vénézuélienne Maria Corina Machado.
C’est donc Maria Corina Machado, cheffe de file de l’opposition au régime de Nicolas Maduro, qui a remporté le prix Nobel de la paix. À travers cette distinction, le comité norvégien a voulu récompenser son combat pour « une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie ». Le président du comité, Jorgen Watne Frydnes, a salué « l’un des exemples les plus remarquables de courage civique en Amérique latine ». Cette décision, largement applaudie à Caracas et dans plusieurs capitales occidentales, met en lumière une femme qui a su rassembler une opposition longtemps divisée autour de la revendication d’élections libres et d’un État de droit.
La popularité de Machado s’était envolée après les primaires de l’opposition vénézuélienne en 2023, au cours desquelles elle avait remporté une victoire écrasante avec plus de 90 % des voix. Ce plébiscite l’avait propulsée au rang d’icône nationale, surnommée la « libertadora » — en hommage au héros de l’indépendance Simon Bolivar. Pour beaucoup de Vénézuéliens, elle incarne l’espoir d’une renaissance politique et morale d’un pays épuisé par une décennie de répression et d’effondrement économique.
Sur la scène internationale, cette reconnaissance a été saluée par l’Union européenne et plusieurs gouvernements qui continuent de contester la légitimité de Nicolas Maduro. Les États-Unis, eux aussi, ont félicité la lauréate, soulignant que son engagement pacifique contraste avec les dérives autoritaires du pouvoir en place. Edmundo Gonzalez Urrutia, candidat de l’opposition exilé en Espagne et soutenu par Machado, a estimé que « ce prix honore tout un peuple en lutte pour sa dignité ».
Pour sa part, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a rappelé que Maria Corina Machado vit toujours sous la menace, contrainte de se cacher pour échapper à la répression. Malgré cela, elle a refusé l’exil et poursuivi son combat depuis le territoire vénézuélien. Selon Thameen Al-Kheetan, porte-parole de l’institution, « ce prix symbolise la soif de liberté, de justice et d’État de droit du peuple vénézuélien ». Une consécration qui renvoie aussi Donald Trump à ses ambitions contrariées — preuve que la paix ne se mesure pas aux discours, mais aux sacrifices de celles et ceux qui la défendent au péril de leur vie.
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