Ecole
0 3 minutes 3 semaines

À Bukavu, la gratuité de l’enseignement primaire, pourtant consacrée par la Constitution de la République démocratique du Congo, subit de multiples entorses. En exigeant des paiements illégaux aux parents, certaines écoles publiques violent un droit fondamental reconnu à tous les enfants du pays. Ce manquement n’est pas seulement administratif, il remet en question l’engagement de l’État à garantir l’accès équitable à l’éducation pour tous.

Les juristes et défenseurs des droits humains s’indignent face à cette situation. Maître Jérémie Bisimwa, avocat au barreau de Bukavu, estime que « refuser la gratuité, c’est refuser la Constitution ». Selon lui, chaque parent contraint de payer des frais non prévus par la loi est victime d’une violation flagrante de ses droits. Il appelle le ministère de la Justice à s’impliquer davantage dans la protection du droit à l’éducation, souvent négligé dans les priorités nationales.

Cette atteinte au principe constitutionnel crée un déséquilibre social majeur. Tandis que certaines familles aisées parviennent à contourner le problème, les plus démunies voient leurs enfants abandonnés à eux-mêmes, exclus d’un système censé être inclusif. « Mon fils a quitté l’école parce que je n’avais pas les 25 000 francs exigés », témoigne regretteusement Alphonsine, vendeuse à essence à Nguba. Ce témoignage illustre le fossé grandissant entre les promesses politiques et la réalité vécue dans les quartiers populaires.

Face à ce constat alarmant, les organisations de la société civile réclament la mise en place d’un cadre juridique plus contraignant pour punir les écoles récalcitrantes. Pour elles, la gratuité scolaire ne doit plus être un simple slogan politique, mais un engagement juridique effectif. Le respect de la Constitution commence par la garantie d’un droit aussi essentiel que celui d’aller à l’école sans payer.

About The Author


En savoir plus sur L'ESSENTIEL RDC

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *