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Une fois de plus, Kinshasa a surpris par sa légèreté diplomatique. Lors du Global Gateway Forum du 9 octobre 2025 à Bruxelles, la main tendue de la République démocratique du Congo à Kigali a révélé moins une stratégie de paix qu’un désordre politique chronique. Au lieu d’affirmer une ligne claire sur les priorités nationales, le pouvoir congolais a choisi la voie de la contradiction : multiplier les signaux d’indécision sur la scène internationale. Ce geste, pourtant présenté comme un signe d’ouverture, traduit davantage une faiblesse politique qu’une vision d’avenir.

En analysant la tête froide la crise actuelle, le véritable problème c’est bien Kinshasa ; capitale d’un État qui semble avoir perdu le sens de la cohérence. Depuis des années, la politique étrangère congolaise oscille au gré des circonstances, sans continuité, sans stratégie, et sans boussole nationale. On condamne un jour, on pardonne le lendemain, on crie à la trahison puis on appelle au dialogue. Cette volatilité affaiblit l’image du pays et mine la confiance du peuple dans ses dirigeants. « Nous avons besoin d’un État fort, pas d’un État hésitant », lâche un enseignant de Bukavu, fatigué d’assister à ces revirements diplomatiques répétés.

La scène de Bruxelles a une nouvelle fois illustré ce manque de rigueur institutionnelle. Plutôt que de parler d’un plan concret pour la sécurité, l’économie ou la gouvernance, Kinshasa s’est réfugiée dans des formules vagues de réconciliation et de coopération régionale. Cette posture est devenue la marque d’un pouvoir davantage soucieux de plaire aux bailleurs internationaux que de répondre aux urgences nationales. « À force de vouloir paraître diplomate, Kinshasa finit par paraître incohérente », commente un analyste politique de l’Université de Kinshasa.

Pendant ce temps, les Congolais attendent toujours des actes. Le pays croule sous les défis : insécurité, pauvreté, corruption, désespoir social… mais le gouvernement s’obstine à investir son énergie dans des discours à l’étranger. Cette diplomatie de façade n’apaise ni la souffrance des familles déplacées ni la crise de confiance entre le peuple et ses institutions. Elle ne fait que creuser le fossé entre un pouvoir central théorique et une nation qui, elle, vit la réalité du terrain.

Kinshasa doit comprendre que la crédibilité d’un État ne se mesure pas à la longueur de ses poignées de main, mais à la solidité de ses positions. La main tendue de Kinshasa n’était pas un geste de grandeur, mais le symptôme d’une direction politique à la dérive. Tant que la RDC continuera à être constante dans son inconstance, elle restera condamnée à tourner en rond, incapable de transformer ses discours en décisions et ses ambitions en dignité nationale retrouvée.

La Rédaction


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