

À Uvira, la vie quotidienne se déroule sous le spectre de tensions sociales persistantes. Dans les rues animées de la ville, certains habitants confient leur inquiétude : « On sent que la méfiance s’installe entre voisins, même dans nos quartiers. Cela devient difficile de se parler comme avant », explique un commerçant du centre-ville. Les scènes de méfiance ponctuent désormais le quotidien, et beaucoup redoutent que de simples désaccords ne dégénèrent en conflits ouverts.
Les acteurs locaux engagés dans la paix observent avec attention ces dynamiques. Pour eux, le problème majeur réside dans la tendance à blâmer certaines communautés pour les malheurs collectifs. « Quand on pointe du doigt l’autre comme responsable, la frustration monte et les barrières se dressent », analyse un médiateur local. Selon lui, cette logique alimente un climat de résistance et freine tout effort de réconciliation.
Les habitants eux-mêmes commencent à percevoir l’urgence d’un dialogue sincère. « Il ne s’agit pas seulement d’éviter les conflits, mais de retrouver notre humanité partagée », confie une enseignante de l’avenue de l’Indépendance. Pour elle, l’éducation au respect mutuel et à la tolérance doit se renforcer, en particulier auprès des jeunes, souvent manipulés par des discours polarisants.
Les jeunes, en effet, sont particulièrement visés par les appels à la responsabilité. « Nous devons apprendre à ne pas suivre aveuglément certains leaders politiques ou communautaires qui cherchent à nous diviser », déclare un étudiant de l’Université d’Uvira. Selon les acteurs de la paix, c’est en donnant aux jeunes des espaces de dialogue et des perspectives d’avenir qu’on peut réduire leur vulnérabilité face à la manipulation et aux tensions sociales.
Les initiatives de réconciliation existent déjà, mais elles nécessitent un soutien plus large. Des associations locales organisent des ateliers interculturels, des séances de discussion et des projets communautaires visant à reconstruire la confiance. « C’est en travaillant ensemble, malgré nos différences, que nous pourrons reconstruire une Uvira apaisée », insiste une coordinatrice de projet de paix. Ces efforts illustrent le rôle central des communautés elles-mêmes dans la restauration de la cohésion sociale.
Alors que la ville traverse cette période délicate, le message reste clair : la paix et le vivre-ensemble ne sont pas de simples idéaux, mais des conditions indispensables pour restaurer la stabilité. Les habitants, jeunes et moins jeunes, sont appelés à dépasser les divisions, à privilégier le dialogue et à rejeter toute tentation de culpabilisation. À Uvira, l’avenir dépendra de la capacité de chacun à bâtir ensemble une société plus juste et apaisée.
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