À Kinshasa, le spectacle est désolant et presque comique. Des rails rafistolés à la hâte, des gravats éparpillés partout, des engins qui tournent sans cesse… et tout cela pour accueillir un train flambant neuf. Les habitants n’y croient plus : “C’est une blague, ou quoi ? On dépense des millions pour un train qui risque de dérailler au premier virage !”, s’indigne un chauffeur de taxi à Ngaba. Le message est clair : le projet choque autant qu’il amuse, mais surtout il met en lumière l’improvisation et l’amateurisme dans la gestion de la capitale.

Les critiques fusent de partout. Une étudiante lance, sarcastique : “On nous vend du progrès alors qu’on ne peut même pas sécuriser les anciennes voies. Bientôt, il faudra un parachute pour voyager en train à Kinshasa !” Un vendeur de marché, les bras croisés, ajoute : “Ces rails, c’est juste pour les photos. Moi, je préfère marcher, au moins je ne risque pas de finir écrasé par un train en panne.” Les Kinois se moquent, mais derrière l’humour se cache un ras-le-bol réel face à des décisions publiques incohérentes.

La société civile ne mâche pas ses mots : “C’est un gaspillage de fonds publics. On nous fait croire à la modernisation, alors que les priorités sont inversées !” Les ONG locales dénoncent un projet spectacle, pensé pour impressionner les caméras et les officiels, plutôt que pour améliorer la vie des habitants. Sur les réseaux sociaux, les sarcasmes pleuvent : mèmes, caricatures et phrases railleuses dénoncent l’irresponsabilité des décideurs.

Au final, ces rails ne transportent pas seulement des trains, mais aussi la colère, le scepticisme et la moquerie des Kinois. Avant même de circuler, le projet est déjà un symbole de la confusion et du gaspillage. Si les rails pouvaient parler, ils railleraient eux-mêmes l’opinion et les dirigeants : un train flambant neuf sur des rails vétustes, voilà la parfaite image d’une gouvernance qui préfère le spectacle au réel.

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Eugide Abalawi-Ndabelnze

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