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Le récent effondrement d’une salle de classe en étage, construite en planches dans une école de la commune de Kadutu à Bukavu, remet en lumière la précarité inquiétante des infrastructures scolaires au Sud-Kivu. L’accident, survenu en plein cours et ayant causé huit blessés parmi les élèves, révèle la vulnérabilité d’un système éducatif où la sécurité des enfants est souvent reléguée au second plan. Cet événement dramatique pose la question de la responsabilité des autorités locales et de l’urgence d’investir dans des établissements scolaires dignes et sûrs.

Au-delà de ce cas isolé, c’est toute la problématique de la gestion du secteur éducatif dans la région qui se trouve relancée. Beaucoup d’écoles fonctionnent encore dans des bâtiments de fortune : planches fragiles, tôles rouillées et fondations instables. Dans un contexte où l’éducation est proclamée comme un droit fondamental, le fait que des élèves risquent leur vie simplement en assistant aux cours constitue une contradiction grave et inacceptable. Les efforts de scolarisation se retrouvent ainsi compromis par des conditions matérielles indignes.

Ce drame illustre également les limites d’un contrôle étatique souvent défaillant. Les constructions scolaires, parfois improvisées par des comités de parents ou des particuliers, échappent aux normes architecturales de sécurité. L’absence de suivi rigoureux de la part des services compétents contribue à multiplier les risques. Le silence ou l’inaction des autorités, face à des tragédies évitables, accentue le sentiment d’abandon dans une population déjà fragilisée par des décennies de crises.

À travers ce triste épisode, un appel pressant s’impose : il est temps de réformer en profondeur les politiques éducatives et d’intégrer la question des infrastructures comme une priorité absolue. La qualité de l’éducation ne peut se mesurer uniquement par les programmes scolaires ou les résultats aux examens, mais aussi par la sécurité et la dignité offertes aux élèves. L’effondrement d’une école à Kadutu doit servir de déclic pour rompre avec la complaisance et exiger des écoles construites selon des standards modernes, capables de garantir un apprentissage dans un cadre sûr et digne.

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