Dès l’aube, Marie et ses trois enfants quittent leur maison du quartier Mosala pour rejoindre la borne fontaine la plus proche. Les robinets de leur maison sont à sec depuis plus de cinq mois, et chaque matin devient un défi. « Nous devons nous lever tôt pour être sûrs d’avoir quelques seaux avant que la file ne devienne incontrôlable », explique Marie, essoufflée par la marche et le poids des seaux sur ses épaules.

À leur arrivée, la tension est palpable. Les enfants se bousculent, certains pleurent, d’autres se disputent. Un jeune garçon est même heurté par une moto qui tente de franchir la foule. « C’est un vrai chaos ici. Chaque litre d’eau se mérite, et parfois ça tourne à la bagarre », témoigne Jean-Pierre, un habitant excédé. La peur des maladies hydriques plane sur la communauté, surtout depuis l’apparition récente de deux cas de choléra.

Maigal Maisha, président de la société civile sous noyau de Mosala, dénonce l’urgence de la situation : « Les enfants sont les premières victimes. Cette pénurie crée des tensions quotidiennes et des risques d’accidents. Les autorités doivent agir rapidement pour éviter que la crise ne s’aggrave. » Les habitants réclament une distribution plus régulière et équitable de l’eau, insistant sur le fait qu’il s’agit d’un droit fondamental.

La Régideso admet que la situation découle des travaux en cours à la source de captage de Mulehe, dans le groupement de Mudusa, territoire de Kabare. L’entreprise promet un retour progressif de l’eau, tout en recommandant la vigilance sanitaire. « Nous espérons que ces travaux ne dureront plus longtemps », conclut Marie, résumant l’inquiétude et la patience forcée de toute la communauté.

La rédaction

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