Kalehe : Léducation des enfants se heurte aux limites des écoles

À Kalehe, au Sud-Kivu, l’inscription des enfants dans les écoles devient un véritable casse-tête pour les familles. Cette année, plusieurs jeunes n’ont pas pu rejoindre les bancs de l’école simplement parce qu’aucune classe ne peut accueillir plus de 60 élèves. « Mon fils de 7 ans n’a pas trouvé de place dans l’école primaire du village », confie Marie Nkulu, une mère de famille du quartier. « Chaque année, c’est la même frustration », ajoute-t-elle, visiblement émue.

Dans le sous-village de Cirhulo, la situation est encore plus préoccupante. Aucune école n’existe pour accueillir les enfants. « Ici, nos enfants passent leurs journées à errer ou à aider à la maison, au lieu d’apprendre », témoigne Jean-Bosco Kalume, habitant et père de trois enfants en âge scolaire. Les familles se sentent impuissantes face à l’absence d’infrastructures et à l’interdiction pour les chefs d’établissement de créer des classes supplémentaires.

Les leaders communautaires de Kalonge tirent la sonnette d’alarme. « Nous ne pouvons plus rester silencieux », déclare Amani Cizungu Carlos. « Il faut créer de nouvelles écoles, ou au moins rouvrir celles qui avaient fermé leurs portes. L’avenir de nos enfants est en jeu ! » Son appel résonne parmi d’autres voix locales : enseignants, parents et jeunes s’accordent à dire que l’éducation, pilier de tout développement, est aujourd’hui menacée dans la région.

Certains parents, comme Véronique Luntadila, racontent comment ils ont dû faire des kilomètres pour inscrire leurs enfants dans des écoles éloignées. « C’est épuisant et coûteux, mais que faire ? » questionne-t-elle, le regard chargé de fatigue. Les habitants espèrent que leurs préoccupations parviendront enfin aux autorités, pour que chaque enfant de Kalehe ait le droit de s’asseoir sur un banc et de rêver d’un avenir meilleur.