À Ninja, dans le territoire de Kabare, des centaines de familles déplacées originaires de Walungu et de certaines localités de la chefferie de Kabare vivent dans une précarité inquiétante. Les habitations de fortune s’alignent le long des sentiers boueux, témoignant de l’ampleur du déplacement causé par les conflits récents. Parmi ces populations, de nombreux enfants n’ont pas pu achever leur année scolaire à cause de la guerre et restent aujourd’hui privés d’accès à l’éducation pour cette rentrée scolaire débutée le 1er septembre 2025.

« Nos enfants ont perdu presque toute une année scolaire. Nous avons tout quitté et ils restent chez nous sans matériel scolaire ni soutien. Nous sommes désespérés », confie une mère de famille originaire de Walungu, la voix tremblante. L’inquiétude des parents se mêle à celle des enseignants locaux, qui s’inquiètent de voir des cohortes entières d’élèves manquer à l’appel et risquer un retard scolaire irréversible.

Face à cette situation, Bienfait Sina Bahizire, coordonnateur de l’organisation « Jeunesse Active », appelle à une réponse urgente et multisectorielle : « Il ne s’agit pas seulement de fournir de la nourriture ou un abri, mais également des kits scolaires pour que ces enfants puissent retrouver le chemin de l’école et rattraper le temps perdu. » Selon lui, une coordination entre les autorités locales, les ONG et les acteurs humanitaires est essentielle pour éviter que cette génération ne soit définitivement sacrifiée.

Sur le terrain, la solidarité entre déplacés s’organise timidement. Certains habitants accueillent les nouveaux arrivants, tandis que d’autres bénévoles tentent de collecter des fournitures scolaires auprès des familles plus favorisées. Malgré ces efforts, l’ampleur des besoins dépasse largement les ressources disponibles. Les habitants et responsables communautaires espèrent que les autorités et les partenaires humanitaires réagiront rapidement pour sécuriser l’avenir de ces enfants déplacés.

La rédaction

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