

En annonçant froidement que la gratuité de l’enseignement ne s’appliquera pas dans les zones sous contrôle de l’AFC/M23, le gouvernement congolais vient de signer l’un des aveux les plus honteux de son histoire récente. Non seulement Kinshasa se déclare incapable de protéger ces territoires, mais il ose priver leurs enfants du seul bien qui leur restait : l’école. C’est une trahison nationale maquillée en décision administrative.
Ce n’est pas la guerre qui ferme les salles de classe, c’est l’État lui-même. En brandissant la fatalité comme excuse, Kinshasa révèle son cynisme : il punit les innocents parce qu’il est impuissant face aux armes. Au lieu de résister par l’éducation, au lieu de faire de l’école un bastion de la République, le pouvoir central choisit d’ériger l’abandon en politique. Et pendant ce temps, les discours sur l’unité nationale sonnent creux, creusant davantage le fossé entre la capitale et les provinces.
On ne construit pas une nation en reniant ses enfants. Ces élèves privés de gratuité ne deviendront pas seulement des victimes, ils deviendront aussi les témoins vivants de l’injustice et de l’indifférence d’un État qui ne mérite plus son nom. Qu’attendre demain de ces jeunes, sinon une colère sourde, une méfiance profonde, et peut-être même une rupture définitive avec la République qui les a sacrifiés ? Kinshasa nourrit elle-même les germes de la division qu’elle prétend combattre.
Ce geste, plus qu’une erreur, est une faute historique. Abandonner les enfants de la République, c’est une défaite morale irrémédiable. Le gouvernement congolais vient de prouver qu’il ne sait ni gouverner ni protéger, ni même éduquer. Et l’histoire retiendra que Kinshasa, par lâcheté et par calcul, a préféré enterrer l’avenir de ses enfants plutôt que d’assumer ses responsabilités d’État.
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