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La République Démocratique du Congo ressemble aujourd’hui à un malade branché à une bouteille d’oxygène percée : chaque bouffée est une lutte désespérée pour survivre. Tout s’effondre, tout se délite, et Kinshasa, censée tenir la barre, se comporte comme un capitaine distrait qui préfère contempler l’horizon plutôt que sauver son navire en perdition. Le pays suffoque, mais le pouvoir semble convaincu qu’un discours de plus, un slogan de trop ou une statistique bricolée suffiront à masquer l’évidence : la RDC est à bout de souffle.

Sur le plan politique, c’est la paralysie totale. Les pourparlers de Doha, présentés comme un remède, sont volontairement sabotés par Kinshasa, qui rechigne à convoquer le dialogue national. Plutôt que d’apaiser, on entretient la crispation ; plutôt que d’ouvrir, on verrouille. Le climat politique est devenu une poudrière prête à exploser, mais au Palais de la Nation, on fait semblant d’ignorer l’odeur de soufre. Ce refus obstiné de tendre la main au pays réel n’est pas seulement de l’aveuglement, c’est du cynisme pur, une stratégie suicidaire qui conduit droit au chaos.

Sur le plan socio-économique, le mot qui résume la situation est : asphyxie. Le Congolais vit dans une misère révoltante, pendant que les dirigeants paradent dans des 4×4 flambant neufs. Le panier de la ménagère est vide, mais les caisses des clans politiques sont pleines. On parle de croissance économique dans les salons huppés de Kinshasa, mais dans les marchés populaires, la seule chose qui croît, ce sont les prix. À ce stade, il ne s’agit plus d’injustice sociale, mais d’une insulte permanente faite à un peuple condamné à survivre dans la pauvreté la plus indigne.

Sur le plan sécuritaire, le drame est tel que les mots en deviennent dérisoires. L’Est du pays est une plaie béante qui ne cicatrise jamais, abandonnée aux mains de groupes armés qui dictent leur loi. Chaque jour apporte son lot de morts, de déplacés, de villages rayés de la carte. Pendant ce temps, Kinshasa brille par son absence, incapable de protéger son peuple, réduite à multiplier les communiqués creux et les promesses sans lendemain. L’État est censé incarner l’autorité et la protection, mais en RDC, il s’apparente de plus en plus à un spectre impuissant qui erre entre les salons diplomatiques et les campagnes militaires sans issue.

La RDC est bel et bien à bout de souffle. Et ce souffle, Kinshasa l’étrangle elle-même, par son arrogance, sa cécité et son incapacité chronique à se remettre en question. Quand un pays croule sous ses richesses mais laisse son peuple mourir de faim, quand il prétend avoir une armée mais abandonne ses provinces entières, quand il parle de démocratie mais refuse d’écouter son peuple, c’est qu’il y a faillite totale. Si rien ne change, l’effondrement ne sera pas une surprise, mais simplement la conclusion logique d’un long suicide collectif orchestré depuis la capitale.

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