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Les institutions congolaises, censées être le socle de la démocratie et le garant de la stabilité nationale, donnent aujourd’hui l’image d’un édifice fissuré de toutes parts. À Kinshasa, les promesses de réforme et de bonne gouvernance résonnent comme de simples slogans, sans jamais se traduire dans les faits. Derrière les façades officielles, se cache une réalité préoccupante : la faiblesse chronique des structures étatiques et l’incapacité manifeste des dirigeants à incarner l’intérêt général.

L’Assemblée nationale, qui devrait être l’expression suprême de la volonté du peuple, est devenue un théâtre de compromissions, de marchandages politiques et d’allégeances opportunistes. Les débats y sont souvent vides de contenu, éclipsant les véritables urgences sociales du pays. Au lieu de légiférer pour améliorer le quotidien des Congolais, une partie des élus semble plus préoccupée par la préservation de ses privilèges et l’accès aux avantages financiers.

La justice, quant à elle, souffre d’un mal encore plus corrosif : la soumission au politique. Les grandes affaires de corruption, de détournements ou de violations des droits humains sont rarement portées à leur terme, tant l’ingérence des pouvoirs publics reste manifeste. Cette instrumentalisation de la justice ne fait qu’aggraver la méfiance des citoyens envers les institutions, creusant davantage le fossé entre l’État et la population.

L’exécutif n’est pas en reste. Loin d’être un organe de coordination et de mise en œuvre des politiques publiques, il s’illustre souvent par des querelles internes et une gestion approximative des crises. Les scandales liés aux finances publiques, à la gestion des entreprises d’État et aux nominations politiques témoignent d’un système où l’intérêt personnel prime sur la vision collective. Kinshasa, qui devrait être le moteur de la gouvernance nationale, se révèle être le centre d’un immobilisme inquiétant.

Ce mal profond se nourrit également d’une culture politique ancrée dans le clientélisme et l’impunité. Tant que les institutions continueront à servir d’outils de domination plutôt que de leviers de développement, toute réforme restera lettre morte. Le peuple, déjà fragilisé par la pauvreté et les conflits, ne peut plus croire en un État qui semble fonctionner uniquement pour une minorité.

Il est urgent de rompre avec cette logique de simulacre institutionnel. Les Congolais ont besoin d’un État fort, impartial et crédible, qui mette fin à la confusion entre les affaires publiques et les intérêts privés. Sans une véritable refondation des institutions, Kinshasa demeurera le symbole d’une gouvernance malade, incapable de porter le pays vers un avenir plus juste et plus prospère.

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