

Les chiffres donnent le vertige : 2.700 milliards de dollars ont été engloutis dans les dépenses militaires en 2024. Une hausse de 9 % en un an, un record historique. Mais à quoi bon ? Selon l’ONU, cette frénésie n’apporte ni sécurité, ni stabilité. Elle fragilise au contraire les bases de la paix.
António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, est catégorique : « Les faits sont clairs : des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix. Elles la fragilisent. » Dans un monde déjà miné par les tensions géopolitiques, cette escalade alimente la méfiance, entretient la course aux armements et détourne des ressources vitales pour l’humanité.
La trajectoire est explosive. Si rien ne change, la facture militaire mondiale atteindra 6.600 milliards de dollars d’ici 2035. Autant dire un gouffre financier. Chaque missile, chaque char payé aujourd’hui est une école, un hôpital ou un programme climatique sacrifié. Peut-on vraiment prétendre préparer l’avenir en hypothéquant ainsi les moyens du développement ?
Le paradoxe est cruel : jamais les arsenaux n’ont été aussi pleins, jamais les objectifs de développement durable n’ont semblé aussi hors d’atteinte. Le déficit de financement atteint déjà 4.000 milliards de dollars par an et grimpe inexorablement. Dans le même temps, l’aide publique au développement recule. On finance des armes, mais pas la paix.
Les pays pauvres en paient le prix fort. L’ONU le souligne : une augmentation de seulement 1 % des dépenses militaires y entraîne une réduction équivalente des budgets de santé. Concrètement, cela signifie moins de vaccins, moins d’hôpitaux, moins de moyens pour se préparer à la prochaine pandémie. Un choix aussi absurde que meurtrier.
En continuant sur cette voie, la communauté internationale s’aveugle volontairement. La paix ne se construit pas avec des armes, mais avec de l’éducation, de la santé, de la justice et de la solidarité. Ce rapport est un signal d’alarme. Les États ont un choix à faire : investir dans l’humanité, ou persister dans une fuite en avant militaire qui nous condamne collectivement.
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