Défaite des Léopards : Destruction des infrastructures au Stade des Martyrs

Kinshasa a vécu un dimanche de tension extrême au Stade des Martyrs. Le match des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 opposant les Léopards de la RDC aux Lions du Sénégal s’est soldé par une défaite cruelle des Congolais (2-3), déclenchant une vague de colère parmi les supporters. Les gradins, habituellement lieu de fête et de chants, se sont transformés en scène de destruction, avec des sièges arrachés et des projectiles lancés sur le terrain.

La frustration a commencé dès la première mi-temps. « On voyait déjà que ça allait mal, mais personne ne s’attendait à perdre de cette manière », raconte Jean-Pierre, un supporter présent depuis l’ouverture des portes. Certains fans ont alors commencé à crier et à jeter des bouteilles sur les barrières. « On aime nos Léopards, mais là c’était insupportable ! », ajoute-t-il en secouant la tête devant les débris autour de lui.

Sur le terrain, les joueurs eux-mêmes ont ressenti la pression. « On sentait la colère du public derrière chaque action. C’était difficile de se concentrer », confie un membre de l’équipe nationale, encore sous le choc. Un des attaquants congolais, qui a inscrit un but de son équipe, décrit un mélange de déception et de peur : « On a entendu les cris, vu les sièges voler… ça fait réfléchir sur la sécurité de tout le monde ici ».

Les agents de sécurité ont eu fort à faire pour contenir la foule. « Certains voulaient franchir les barrières pour nous attaquer ou s’approcher des joueurs », raconte un agent sous couvert d’anonymat. Des sprays lacrymogènes ont été utilisés pour disperser les plus violents, mais les incidents ont duré bien après le coup de sifflet final. Une mère venue avec ses enfants confie : « C’était effrayant, j’ai couru avec eux pour éviter les projectiles. Ce n’est plus un stade, c’est devenu un champ de bataille ».

Au-delà du choc immédiat, les dégâts matériels sont considérables. Les panneaux publicitaires et les sièges brisés représentent un coût de réparation important pour le stade, déjà confronté à des contraintes financières. « Il faudra des semaines pour remettre le stade en état », prévient un responsable de la Fédération.

Pour les experts sportifs, cet épisode révèle une frustration profonde des Congolais face aux performances de leur équipe nationale. « Le football est une passion ici, mais ce genre de débordement montre que l’encadrement des supporters est devenu crucial », note un analyste local. Il appelle à un dialogue entre clubs, fédération et supporters pour éviter de nouvelles violences.

Alors que la RDC doit se préparer pour les prochains matchs, la question de la sécurité dans les stades devient prioritaire. Entre passion débordante et violence incontrôlée, le défi reste entier pour restaurer un climat de fête et de soutien autour des Léopards.