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À Bukavu, septembre 2025 est sec comme rarement. Le ciel, d’un bleu immuable, refuse toute goutte de pluie, laissant la ville sous une chaleur étouffante. Dans les rues, un nuage de poussière recouvre tout : les toits des maisons, les étals des marchés, et même les arbres qui peinent à conserver leur verdure. L’air, lourd et sec, rend la respiration difficile, surtout la nuit.

Dans le quartier de Kadutu, Mme Mukendi tente de balayer la poussière qui s’accumule sur le sol de sa cour. « Chaque matin, je respire de la poussière avant même de sortir. Mes enfants toussent beaucoup, et moi je ne supporte plus cette chaleur », raconte-t-elle, essoufflée. Dans le marché voisin, les commerçants couvrent leurs produits pour les protéger de la poussière, mais la chaleur fait flétrir les fruits et légumes plus rapidement.

Les habitants commencent à sentir les effets de cette sécheresse prolongée sur leur santé. Les pharmacies enregistrent une hausse des achats de crèmes hydratantes, de sirops pour la toux et de médicaments contre le rhume. « Mon père a développé des irritations sur la peau et une toux persistante. Même l’air frais la nuit ne soulage pas », confie Jean-Pierre, un jeune résident d’Ibanda. Les médecins alertent sur les risques respiratoires et cutanés, surtout pour les enfants et les personnes âgées.

Sur l’avenue Mbaki, des passants s’abritent sous des arbres maigres pour tenter de trouver un peu d’ombre. « On se sent comme dans un four », dit un conducteur de taxi-moto. Certains utilisent des ventilateurs ou des brumisateurs improvisés pour se rafraîchir, tandis que d’autres limitent leurs sorties aux heures les moins chaudes de la journée.

Les écoles et bureaux ressentent aussi l’impact. Les élèves peinent à suivre les cours, les enseignants luttent pour maintenir l’attention des enfants, et les travailleurs se plaignent de fatigue intense. « Avec cette chaleur, il est presque impossible de se concentrer », explique un professeur du centre-ville. Les autorités locales n’ont pour l’instant proposé aucune solution concrète pour soulager la population.

La météo ne prévoit pas de pluie avant plusieurs jours, laissant les habitants dans l’attente anxieuse d’un soulagement. Entre chaleur, poussière et inquiétudes sanitaires, Bukavu vit une période difficile, qui pousse chacun à repenser sa manière de vivre au quotidien. Pour beaucoup, l’espoir d’un ciel enfin chargé de nuages et de pluie devient presque un besoin vital.


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