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La question se pose actuellement avec accuité ! Ce mardi même , des fauteurs de troubles patentés ont tenu un meeting. C’était au centre de Kasihe, dans le groupement de Mudusa. Pour ces natifs de la région, les accords de paix de Doha et l’avenir même du pays n’ont aucune valeur.

Cette « soldatesque », de civils peu instruits et d’opportunistes, est l’incarnation d’une jeunesse de l’Est de la RDC manipulable à souhait. Sans formation militaire ni idéologie solide, mais nourrie de promesses mirifiques, cette jeunesse dévoyée a-t-elle encore le sens du patriotisme et de la justice sociale ?

Leurs actes – vols, viols, meurtres d’innocents – les dépeignent davantage comme une bande de bandits que comme des personnes sensées. Mènent-ils une analyse des véritables enjeux géostratégiques de leur région et du pays ?

La réponse est non. Car que revendiquent-ils, sinon un État de non-droit ? Le chaos qu’ils entretiennent est propice aux trafics illégaux. Il n’y aura jamais de développement dans cette région, qui manque de tout, tant que ce système sera maintenu. Dans le statu quo qu’ils défendent, le profit va à leurs commanditaires, qui sont loin des balles et de leur misère.

S’ils prétendent chasser l’ennemi, ils devraient d’abord regarder dans leur propre camp. En s’enferrant dans leurs illusions pour libérer leur territoire, sauront-ils vivre en autarcie ? La RDC est un tout avec un pouvoir centralisé, et il en sera ainsi tant que le fédéralisme ou l’autonomie de cette région ne sera pas une option.

Un État ne peut pas se construire avec une partie de son territoire exclue du reste du pays. En agissant ainsi, ils perpétuent un système d’exploitation qui alimente leur propre misère. Les discours de prospérité de leurs manipulateurs ne sont que du vent, sans pensée élaborée ni solutions concrètes pour leurs préoccupations immédiates de survie. Ils ne mènent qu’au statu quo, ou au pire, à faire d’eux de la chair à canon pendant que d’autres s’enrichissent sur leur dos.

Personne de sensé ne peut consentir à sa propre mort. Pourtant, leur résistance à tout nouvel ordre équivaut à un acte masochiste, prolongeant la vie de leurs bourreaux. Même l’animal, par instinct, ne ferait pas cela. Est-ce un mouvement ou un ramassis de bandits ? La réponse est dans leurs actions : rançonner, violer, incendier et tuer des citoyens paisibles n’est rien d’autre que de la barbarie.

On se souvient de l’insurrection des « Simba » de Pierre Mulele en 1963. Eux aussi recrutaient parmi la jeunesse et recevaient une formation militaire, mais leur leader avait jugé nécessaire de leur donner une formation idéologique révolutionnaire. Une lutte sans assise idéologique est nulle. C’est comme du charbon sans feu.

Face à la crise de la RDC, dont les causes sont connues, il est contre-productif de jouer aux pyromanes. Le danger est dans la demeure ! Les milliers de morts dans l’Est depuis 1963 devraient suffire à arrêter ce décompte et à ouvrir une nouvelle page d’histoire. Cela ne sera possible qu’avec la paix et le dialogue.

Si, malgré tout, le « boa éventré » ne veut pas lâcher sa proie, il faut l’attraper et le jeter au feu ! Après 30 ans de guerre fratricide, l’Afrique centrale et de l’Est connaît un sérieux recul socio-économique. Pourtant, sa population n’aspire qu’à la paix pour retrouver le bonheur de vivre.

Ce qui était autrefois un havre de paix et une destination touristique privilégiée n’est plus que désolation et mort. On y enterre quotidiennement plus qu’on n’y enfante. Hôtels dépeuplés, montagnes, forêts et parcs ne sont plus que des zones rouges. Des pirates de tous bords ont envahi cet espace.

Mais peut-on minimiser les risques que prend cette jeunesse, aspirant à un peu de bonheur à travers le trafic minier ? Sans protection ni encadrement, ces jeunes artisans indépendants dits « creuseurs » descendent au péril de leur vie dans des tunnels creusés dans une terre fragile, à tout moment sujets à des effondrements.

Leur récolte journalière de cobalt, souvent maigre, est revendue à un prix dérisoire fixé par un comptoir. Le propriétaire n’est jamais présent, laissant des agents exploiter les locaux comme des esclaves. Ces nouveaux « maquereaux » ont bâti des empires colossaux grâce à ces minerais, tandis que la vie des creuseurs est écourtée, se terminant souvent à l’hôpital ou dans une tombe anonyme.

Il est grand temps que cette jeunesse se ressaisisse. Qu’elle dépose les armes. Qu’elle pense à la vie, au travail noble, et non plus à cette « mal-vie » masquée par une maigre rémunération. La jeunesse de l’Est et de tout le pays a droit au bonheur d’une juste rétribution pour les richesses de son pays.

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