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La ville de Bukavu a connu ce week-end une ambiance particulière à l’occasion de la proclamation des résultats de l’Examen d’État 2025. Dans plusieurs coins de la cité, des cris de joie se sont fait entendre, mais les célébrations sont restées modestes et essentiellement confinées au sein des familles. Les consignes sécuritaires en vigueur ont dissuadé les grands rassemblements publics, habituels en pareille circonstance. Malgré cette sobriété, l’émotion était palpable dans les foyers, où les parents ont salué avec fierté la réussite de leurs enfants.

« C’est un rêve qui se réalise. Après quatre années d’efforts, je peux enfin dire que je suis lauréat », s’est réjoui Fabrice, un finaliste du quartier Nyalukemba, encore incrédule devant ses résultats. Sa mère, les larmes aux yeux, a exprimé toute sa gratitude : « Nous avons fait des sacrifices énormes pour arriver à ce jour. Même si la fête n’est pas bruyante, notre joie est immense. » Dans de nombreux ménages, la proclamation a été l’occasion de prières et de chants de reconnaissance.

Dans les rues, on pouvait apercevoir quelques cortèges de motos et de voitures klaxonnant, mais sans débordements. « On sent la retenue par rapport aux années passées », confie Cécile, une habitante du quartier Panzi. Son fils, lauréat, a préféré fêter avec un petit groupe d’amis autour d’un repas familial. « Nous avons compris que l’essentiel n’est pas dans les danses et les cortèges, mais dans l’avenir qui s’ouvre devant nous », a-t-il expliqué, le regard tourné déjà vers les études universitaires.

Cependant, derrière l’enthousiasme, une inquiétude traverse les esprits. Beaucoup de parents s’interrogent sur la suite, dans un contexte économique difficile. « La joie est là, mais le plus dur commence. Nous devons trouver les moyens d’envoyer nos enfants à l’université », souligne Joseph, père d’une lauréate à Kadutu. Sa fille, tout en savourant sa réussite, dit craindre de voir ses ambitions freinées : « Je rêve de devenir médecin, mais je sais que ce sera compliqué si les moyens ne suivent pas. »

Ainsi, à Bukavu, la proclamation des résultats de l’Exetat 2025 s’est traduite par une joie contenue mais sincère. Si les finalistes savourent déjà leur victoire scolaire, leurs familles rappellent que ce succès n’est qu’une étape vers un avenir encore incertain. Entre fierté, espoirs et défis financiers, la jeunesse du Sud-Kivu entrevoit l’université comme une nouvelle ligne d’horizon, avec la conviction que l’effort et la persévérance resteront les meilleurs alliés pour franchir ce cap.

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