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Les concepts de féminité et de féminisme suscitent souvent des débats passionnés. Ils amènent beaucoup à se demander s’ils sont antagonistes ou peuvent coexister . Historiquement, la féminité a été associée aux rôles traditionnels de genre. Tandis que le féminisme est apparu comme un mouvement puissant visant l’égalité des sexes. Cependant, avec l’évolution de la société, l’intersection de la féminité et du féminisme devient de plus en plus nuancée. Nous explorons brièvement ici  les subtilités de ces notions et examinons  leur relation dans la culture contemporaine.

La féminité englobe les attributs, comportements et rôles traditionnellement associés aux femmes. Ceux-ci vont  des qualités nourricières à l’expressivité émotionnelle, en passant par des notions de beauté et de domesticité. Ces traits ont souvent été critiqués pour avoir enfermé les femmes dans des rôles spécifiques. Il est crucial de reconnaître que la féminité n’est pas intrinsèquement restrictive.

Pour beaucoup, elle représente une source d’autonomisation et d’identité, permettant d’exprimer authentiquement leurs émotions et de défier les stéréotypes. De son côté, le féminisme est un mouvement sociopolitique . Il est dédié à la défense des droits des femmes et à l’élimination des structures patriarcales favorisant l’inégalité. 

La Reine Amina (ou Aminatu)

Cependant il existe deux tendances bien nettes dans le monde : la femme soumise et la femme contestataire .   En effet, en Afrique les femmes ont vécu très longtemps leur  statut social  sans remous. Par contre ,en  Occident  les femmes cherchent à s’affranchir.  Ce terme « féminisme » a  été popularisé seulement au 19e siècle . Mais , la tendance remonte à l’Antiquité . En effet, les idées liées à l’égalité des sexes existaient déjà.    

 Des penseurs tels que Christine de Pizan au Moyen Âge ou Mary Wollstonecraft au 18e siècle ont plaidé pour les droits des femmes dans leurs écrits. Wollstonecraft, avec son œuvre *A Vindication of the Rights of Woman* (1792), est souvent considérée comme l’une des premières théoriciennes féministes., appelant à l’éducation des femmes et à l’égalité sociale.

 A bien regarder ces 3  revendications d’alors :  les droits ,  l’éducation et l’égalité sociale sont destinées à relever le statut social de la femme au sein de la société.   Celles-ci  ouvriraient aussi les  portes à  l’émancipation financière de la femme .   Car on est  déjà dans une époque  où  quelques professions sont dédiées aux femmes . Dans ces milieux , la femme  n’a plus que le statut de « femme au foyer ». D’où elle  prend plus rapidement conscience de cette inadéquation sociale à partir du moment où elle se professionnalise  et  doit se confronter à  la question du salaire. 

Car même quand elle travaille  dans un tripot, bar ou  café ,  elle gagne  bien moins qu’un  homme. Et pour l’époque c’est considéré comme normal . Quand on parle des droits , on pourrait évoquer le droit de contracter qui n’a changé  que très récemment . En effet  , en droit civil ,la liberté de contracter était soumise à une  autorisation actée de l’époux.

Mais on peut aussi citer le droit  de vote .C’est à partir du 19e siècle que le mouvement féministe avait  commencé à se structurer de façon plus claire. Le premier mouvement organisé pour les droits des femmes a eu lieu lors de la Convention de Seneca Falls en 1848, aux États-Unis. Des figures clés comme Elizabeth Cady Stanton et Lucretia Mott ont réussi à cette époque à rassembler des femmes et des hommes pour revendiquer des droits fondamentaux, y compris le droit de vote.

Toutes ces  femmes pendant qu’elles  se battaient pour ces droits dits fondamentaux n’avaient nullement renié leur féminité .

Bien avant , en Egypte , il y a eu une des femmes les plus célèbres de l’Antiquité : la *reine Cléopâtre VII . Elle est une reine d’Égypte antique de la dynastie lagide née vers 69 av. J.-C. et morte le 12 août 30 av. J.-C.  !

La Reine CLEOPATRE VII (vers 69 av. J.-C. et morte le 12 août 30 av. J.-C.)

Elle règne sur l’Égypte entre 51 et 30 av. J.-C. avec ses frères-époux Ptolémée XIII et Ptolémée XIV puis aux côtés du général romain Marc Antoine qu’elle avait séduit après avoir été la compagne de Jules César . Fine stratège féminine, elle a eu beaucoup d’enfants avec les deux empereurs romains! Une façon un peu naïve de sceller un pacte de non agression entre l’Egypte et Rome .

Elle est vaincue à la bataille d’Actium en 31 av. J.-C. Sa défaite permet aux Romains de mener à bien la conquête de l’Égypte Elle  a su jouer sur les deux tableaux de la féminité par son charme et de son brillant sens diplomatique pour préserver les intérêts de son pays.Elle était surnommée « Déesse nouvelle qui aime sa patrie » 

On citerait aussi la reine *Amina (ou Aminatu) de Zaria (1533 – environ 1610), dite « la reine guerrière ». Elle  fut  la fille de la reine Bakwa Turunku de la cité-état haoussa de Zazzau au XVIe siècle (aujourd’hui Zaria, une des principales villes de l’État de Kaduna au nord du Nigeria).

Statue de la Reine Amina (ou Aminatu) de Zaria) à Kaduna (Nigeria)

Elle est célébrée pour ses exploits militaires de conquêtes de territoires. Une chanson  la célèbre en tant que « fille de Nikatau, une femme aussi capable qu’un homme ».  

Près de nous on prendrait  le cas de  Coco Chanel ,née Gabrielle Chasnel  (1883 -10 janvier 1971) , Créatrice de mode, modiste  et Grande couturière française.

Célèbre pour ses créations de haute couture  , ainsi que pour les parfums  portant son nom,et créatrice de la maison Chanel.  Elle est décrite comme le « symbole de l’élégance française » Si on la prend  comme féministe c’est pour sa stratégie subtile  de casser les codes de la mode en proposant à la femme un look  vestimentaire réservé jusque là à l’homme! (pantalons, complet veston , chapeaux… ) C’était avant-gardiste en contestant le pas convenable imposé par les hommes  et rester dans la féminité averc sa liberté de paraître avec l’élégance et la grâce féminine!  

Dans tous ces cas cités ici ces femmes ont su jouer sur les deux tableaux de la féminité surtout Cléopâtre et Coco Chanel , avec leurs atouts  naturels et du féminisme  en tant que revendications ou attitude comportementale anticonformiste face à un monde où les habitudes étaient acquises. 

À première vue, la féminité et le féminisme peuvent sembler antagonistes. Certains critiques soutiennent que l’adoption de traits féminins traditionnels peut miner les idéaux féministes. Toutefois, cette perspective néglige souvent la diversité au sein des deux notions. Un nombre croissant de féministes adoptent leur féminité, la considérant comme une force.

En réalité, la féminité et le féminisme peuvent agir comme des forces complémentaires, favorisant un avenir où les femmes sont libres de s’exprimer selon leurs propres valeurs et aspirations, tout en défiant les normes restrictives. La compréhension de cette relation complexe nous permet de voir que le véritable objectif du féminisme n’est pas de rejeter la féminité, mais de libérer toutes les femmes pour qu’elles incarnent pleinement leurs identités choisies.


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