Édito : Quand Kinshasa méprise ses enseignants !

À quelques jours de la rentrée scolaire 2025-2026, le malaise des enseignants congolais prend une ampleur inquiétante. Les revendications portées par le Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO) sont anciennes, claires et légitimes : une rémunération décente, la mécanisation des nouvelles unités, le paiement des non payés et l’amélioration du fonctionnement des écoles. Pourtant, Kinshasa continue de faire la sourde oreille, préférant détourner l’attention vers des simulacres de procès tribalo-politiques qui ne font que diviser davantage la nation et détourner les ressources publiques.

La capitale politique s’enferme dans des priorités absurdes et indécentes. Plutôt que de financer l’éducation, elle engloutit des sommes faramineuses dans des contrats opaques avec des clubs européens de football, dans l’unique but de se donner une visibilité internationale éphémère et stérile. Ces investissements grotesques, qui donnent le vertige, n’ont aucun impact réel sur la vie quotidienne du Congolais et n’apportent aucune valeur durable au pays. Pendant ce temps, les enseignants, véritables bâtisseurs de la nation, végètent dans la misère.

Il est inacceptable que le gouvernement préfère le spectacle au service public, l’image illusoire à la construction nationale. L’éducation devrait être la première des priorités dans un pays jeune et fragile comme la RDC. Mais Kinshasa choisit l’oubli et la négligence, laissant des milliers d’enseignants sans salaire, des écoles sans moyens, et des générations entières d’élèves condamnées à un avenir incertain. Cette politique du mépris est une bombe sociale qui ne tardera pas à exploser.

La dignité des enseignants congolais ne devrait pas se négocier : elle doit s’imposer comme un impératif. Si Kinshasa veut véritablement redonner espoir à sa population, elle doit arrêter de gaspiller les ressources dans des projets vides de sens et investir massivement dans l’école publique. Car un pays qui humilie ses enseignants et abandonne ses élèves n’a aucune chance de bâtir son avenir.