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Chaque 1er août, le monde rend hommage aux parents vivants et disparus, piliers de toute société. Mais en République Démocratique du Congo, cette journée résonne comme une gifle à des millions de familles abandonnées par l’État. Parents morts faute de soins, épuisés par une vie de labeur sans sécurité sociale, disparus sous les balles des conflits armés ou rongés par la misère : c’est ce triste bilan que Kinshasa refuse de regarder en face.

Dans une nation où l’espérance de vie dépasse à peine les 60 ans, où les centres de santé sont hors de portée pour la majorité, et où aucune politique sérieuse de soutien aux familles n’existe, la mort prématurée des parents n’est ni une fatalité ni une tragédie naturelle. Elle est le fruit d’un désengagement politique criminel. Le gouvernement congolais n’a ni stratégie claire pour le bien-être familial, ni volonté manifeste de prévenir la spirale de pauvreté qui broie les mères et les pères dès leur jeunesse.

Pendant que certains États rendent cette journée utile à la réflexion et à l’action – en renforçant les filets sociaux, en honorant les aînés, en aidant les veuves et orphelins – Kinshasa se contente du silence. Ni cérémonie officielle, ni plan de relèvement familial, ni reconnaissance des parents morts dans l’indignité. Cette journée n’est, ici, qu’un rappel brutal de l’absence de l’État dans les moments où les familles ont le plus besoin de lui.

Célébrer les parents ne peut se faire sans justice sociale. Tant que le Congo ne prendra pas soin de ses familles, chaque 1er août restera une date de deuil plus que de reconnaissance. Et l’État, par son absence, continuera d’écrire l’histoire honteuse de parents sacrifiés sur l’autel de l’indifférence.

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