

Une réunion est prévue demain vendredi en Alaska, sur la base militaire Elmendorf-Richardson. Information confirmée par une responsable de la Maison-Blanche. Mercredi après-midi, Donald Trump s’est entretenu par visioconférence avec les dirigeants européens. Ils sont « unis » dans leurs efforts pour mettre fin à la guerre en Ukraine, selon le chef de l’OTAN, Mark Rutte. « La balle est désormais dans le camp de Poutine », a-t-il conclu . Par la suite, le président Zelensky a lors d’une conférence de presse,réclamé « des sanctions » « renforcées » si la Russie n’acceptait pas un cessez-le-feu en Alaska ».
Le chancelier allemand Friedrich Merz a également exprimé son souhait que l’Ukraine « doive être à la table » des négociations lors des prochaines « réunions » après celle de vendredi. De son côté, le président américain a insisté sur l’importance d’un « cessez-le-feu » entre Moscou et Kiev pour que d’éventuelles négociations puissent se dérouler « dans le bon ordre ».
Les raisons d’une pression soudaine
D’où vient cette soudaine pression pour un cessez-le-feu, alors que l’Ukraine exigeait il y a peu plus de chars, d’avions et de missiles à longue portée pour faire la guerre à la Russie ? Quelle proposition de Trump pourrait faire plier Poutine, qui s’accroche aux positions conquises par ses troupes ?
La réponse se trouverait dans un besoin fébrile de Donald Trump d’exploiter les minerais rares de l’Ukraine, une théorie déjà abordée dans une de nos précédentes publications. On peut supposer que l’obstination des conquêtes russes repose sur les mêmes visées. L’Ukraine possède en effet sur son sol près de 10 % des réserves mondiales de lithium, un élément crucial pour les batteries, sans parler d’autres minéraux stratégiques. Or, une partie de ces territoires est sous contrôle russe, ce qui est une situation « inconfortable » pour les Américains.
D’où la proposition envisagée par Trump de donner aux Russes l’accès aux minéraux rares situés à la fois sur les territoires ukrainiens qu’ils contrôlent, mais aussi en Alaska.
Le dilemme de la Russie
Comme l’a écrit Raoul Delcorde, ancien ambassadeur de Belgique, « la négociation est le temps utile de la diplomatie. Celle-ci est l’art de négocier avec des partenaires divers dans une situation subite, changeante et imprévisible. » Il est donc difficile de prédire l’issue de cette rencontre.
On peut se demander si la Russie, qui a actuellement l’avantage sur le terrain, craindrait réellement quelques sanctions supplémentaires, même si son économie en souffre. A-t-elle encore intérêt à continuer la guerre alors que l’Ukraine semble aujourd’hui accepter ce qu’elle rejetait farouchement avant ?
Historique des accords
Le scénario semble avoir été écrit d’avance, notamment à la suite de certains accords passés entre l’Ukraine et les États-Unis. On pouvait alors voir la Russie vouloir garder ses conquêtes territoriales, tandis que Trump saisissait l’opportunité d’une « coopération gagnant-gagnant » proposée par Zelensky.
Le 16 octobre 2024, le président ukrainien Zelensky a fait valider par le Rada suprême, le parlement de son pays, le « Plan de victoire ». Ce plan définissait une stratégie pour renforcer l’Ukraine et mettre fin au conflit. Il prévoyait notamment des investissements et l’utilisation conjointe des ressources naturelles de l’Ukraine (uranium, titane, lithium) par l’Union européenne et les États-Unis. L’accord incluait aussi l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN pour garantir sa sécurité.
Quelques mois plus tôt, en septembre 2024, Zelensky avait proposé aux États-Unis de participer à l’exploitation des gisements de minéraux de son pays (lithium, graphite, manganèse, titane, pétrole). Un accord préliminaire a été signé le 25 février 2025, puis un accord définitif le 30 avril 2025, entre le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, et la vice-première ministre ukrainienne, Ioulia Svyrydenko.
Pour Trump, qui à l’époque avait suspendu toute aide à l’Ukraine, il s’agissait d’un revirement astucieux. Il acceptait l’accord avec une contrepartie tangible, estimant que cette exploitation minière servirait à « rembourser » l’aide américaine perçue sous le gouvernement de Joe Biden en 2023.
La proposition du cessez-le-feu
Dans ce « deal », les États-Unis ont beaucoup à gagner de l’exploitation des richesses ukrainiennes inexploitées. Bien que les accords couvrent tout le territoire ukrainien, il fallait faire profil bas pour apaiser la situation. Proposer un cessez-le-feu à Poutine, c’est se donner les moyens de commencer l’exploitation des minerais déjà concédés sur le papier. C’est pourquoi la nouvelle proposition de cessez-le-feu comprend la concession à la Russie des territoires ukrainiens qu’elle occupe .
L’Ukraine perdrait ainsi une partie de sa souveraineté, mais elle obtiendrait en retour les moyens de se reconstruire et de vivre en paix, grâce au soutien de ses alliés européens et américains.
C’est pourquoi la balle est maintenant dans le camp de Poutine ! Acceptera-t-il cette proposition et fera-t-il la paix, ou bien continuera-t-il la guerre, au risque d’une issue qui pourrait lui être fatale ?
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