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Dans le territoire enclavé de Shabunda, au cœur du Sud-Kivu, les exploitants miniers artisanaux tirent la sonnette d’alarme. Ils dénoncent une double pression : la surtaxation abusive exercée par certains services de l’État et la présence troublante d’hommes armés qui circulent librement sur les sites d’extraction. Selon un acteur du secteur, qui a requis l’anonymat, ces pratiques paralysent les activités minières et alimentent un climat de peur et de précarité. « Nous sommes pris en otage par des réseaux informels et des agents véreux qui viennent percevoir des sommes exorbitantes », confie-t-il avec amertume.

Face à ces révélations, les autorités locales tentent de désamorcer la crise. Le chef de bureau minier de Shabunda, Asifiwe Eloi, a reconnu l’existence de certains cas isolés où des personnes non habilitées se sont introduites sur les sites pour prélever des taxes illégales. Il appelle à une franche collaboration entre les exploitants, les coopératives et l’administration minière pour identifier et neutraliser ces acteurs illégitimes. « Ce sont des brebis galeuses que nous devons extirper ensemble », a-t-il déclaré.

Mais sur le terrain, la confiance semble érodée. De nombreux exploitants réclament des actions concrètes plutôt que des promesses, et s’interrogent sur l’inaction persistante face à des abus pourtant signalés depuis des mois. La situation à Shabunda illustre une réalité plus large : celle d’un secteur minier artisanal en proie à la désorganisation, où la quête de profit se heurte à l’absence de régulation effective et à l’insécurité. Une réforme en profondeur paraît désormais inévitable pour rétablir l’ordre et protéger les petits creuseurs.


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