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JKabila & ATshilombo

Hier vendredi 25 juillet le ciel de Kinshasa s’était une fois de plus  assombri avec un nouveau procès politique à la ritournelle !  Aussi s’y est-il  ouvert enfin devant la Haute Cour Militaire,  en audience publique,  le procès de l’ancien président Joseph Kabila. Ce dernier est  poursuivi pour 9 chefs d’accusation .Il s’agit notamment  de- participation à un mouvement insurrectionnel,-de crime contre la paix et la sécurité de l’humanité,-d’ homicide intentionnel par balles, de trahison, de torture, de viol,-de déportation et d’occupation à force ouverte de la ville de Goma.    

Dans le contexte tumultueux du pays ,où la recherche de la paix sociale de la nation est primordiale ,  il apparaît clairement que  le procès contre l’ancien président Joseph Kabila tombe mal . Et c’est pour cela  qu’il suscite de vives inquiétudes quant à ses implications pour la stabilité et la paix dans le pays. S’il faut chercher à le juger pour des faits passés pendant sa législature , et des faits récents, pourquoi seulement maintenant? La stratégie de la transition 1+4 « sans Joseph Kabila » ou son groupe est risquée et irréaliste.  

Où est donc passée la parole  du président de la République, devenue virale,  déclarant ingénument  à ses débuts   « qu’on n’allait pas fouiner dans le passé » ?! Si à  l’époque l’opinion nationale,  même parmi les victimes,   le lui avait concédé,  c’est parce qu’on avait cru à  sa bonne foi pour la concorde nationale . Peut -on en dire autant   aujourd’hui?  Sinon ,  que gagnerait -il par la mort politique de son adversaire Joseph Kabila? Aussi à l’examen  , cette démarche judiciaire semble non seulement inopportune, mais également dangereuse.

De prime abord , il est essentiel de rappeler que Joseph Kabila a dirigé le pays pendant près de 18 ans, une période marquée par des défis socio-économiques considérables.  Bien que des critiques légitimes existent à son égard concernant la gouvernance, la corruption et les atteintes aux droits de l’homme, ce procès public à son encontre risque d’accentuer les tensions politiques déjà fragiles en RDC.

Aussi, au  lieu de favoriser un dialogue constructif tant souhaité entre les différentes factions politiques,  cette procédure va au contraire  exacerber les divisions et alimenter un climat de suspicion et d’hostilité. 

De surcroît, la question de la légitimité du procès soulève des préoccupations majeures. Les accusations portées contre Kabila semblent s’inscrire carrément  dans un cadre de vengeance politique plutôt que dans une réelle volonté de justice. Dans un pays où les institutions judiciaires sont souvent perçues comme biaisées et instrumentalisées, ce procès passe clairement  comme une manœuvre visant à éliminer un rival politique sous couvert de légalité et  créer un précédent dangereux. 

A ce rythme  , la Justice indépendante et relevant des 3 pouvoirs de la démocratie, n’est   plus qu’un pion au service d’intérêts partisans. Aussi,  on pourra derechef dire adieu à une véritable quête de réconciliation nationale.

C’est pourquoi , il convient  d’analyser le contexte régional dans lequel ce procès se déroule. La RdC est déjà en proie à une instabilité chronique, marquée par des conflits armés dans l’est du pays, des mouvements insurrectionnels et des tensions inter-ethniques. Dans ce cadre, chercher à détourner l’attention des véritables enjeux de sécurité et de développement pour un procès de plus qui ne règle pas les questions de fond de la crise ne saurait avoir qu’un effet contreproductif .

Allez voir les populations dans nos campagnes d’ Est à l’ouest, du nord au sud  et même de Kinshasa, la désolation est telle que la misère n’a plus de nom !  

 En optant pour une pseudo confrontation judiciaire sans réel impact sur le statu quo , les dirigeants de Kinshasa ont fait  le choix politique de fuite en avant. Et ce choix  va saborder   les processus mêmes de Washington et de Doha  et compromettre les efforts de paix et de réconciliation en RdC. Il leur incombe désormais la responsabilité de faire rater ainsi à tous l’opportunité de restaurer la paix et la cohésion nationale par le dialogue.   

Par voie de conséquence , le procès contre Joseph Kabila apparaît comme une erreur politique majeure . Cela non  parce qu’on ne doit pas le juger  pour ses actes à la limite de la loi , mais parce que nous sommes en un  moment critique . Au vu des avancées obtenues dans les négociations et accords récemment passés, on peut dire que  le bateau de la paix va bientôt accoster !  Et tout le peuple conscient , surtout la population de l’Est ,  a les yeux  tournés vers le rivage.  

Plutôt que de rechercher à pénaliser cet  ancien dirigeant, les acteurs politiques congolais auraient tout intérêt à privilégier un dialogue inclusif et constructif. La Justice a son temps et la meilleure de  toute n’a jamais été  expéditive ni passionnelle !    

Aussi,  plutôt que de se nourrir à l’envi d’ illusions  inconsidérées  d’ivresse de pouvoir  ,  il est impératif que le peuple redevienne la priorité des dirigeants de ce pays . C’est la seule voie pour  reconstruire une  nation  soudée    basée  sur la justice sociale et  une  juste rétribution pour tous  .


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