
À la suite d’un éboulement meurtrier survenu le week-end dernier sur le site minier de Lomera, dans le groupement de Luhihi (territoire de Kabare), les acteurs de la société civile engagés dans la thématique des mines et hydrocarbures au Sud-Kivu tirent la sonnette d’alarme. Plusieurs creuseurs artisanaux restent ensevelis sous les décombres, et cet énième drame met cruellement en lumière l’absence d’encadrement adéquat pour ces travailleurs de l’ombre. Ils lancent un appel urgent à l’endroit du SAEMAPE (Service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle), afin qu’il assume pleinement son rôle de régulateur et garant de la sécurité des mineurs artisanaux.
Patrice Lwabaguma, figure de proue de la société civile et membre de la thématique mines et hydrocarbures au bureau de coordination provinciale, ne cache pas son indignation. Il déplore l’inaction des autorités compétentes face aux violations répétées du code minier, notamment dans l’organisation anarchique de certains sites d’exploitation. « On ne peut plus continuer à fermer les yeux sur des pratiques qui exposent chaque jour des vies humaines. Où est l’État ? Où sont les inspections ? », s’interroge-t-il, exigeant une réforme structurelle immédiate.
Pour la société civile, reconnaître officiellement les creuseurs artisanaux et leur offrir un cadre légal sécurisé n’est pas seulement une nécessité sociale, mais aussi un impératif moral et économique. En instaurant un encadrement rigoureux, il serait possible non seulement de prévenir de telles tragédies, mais aussi d’assainir un secteur vital pour l’économie locale. Le drame de Lomera ne doit pas rester un fait divers de plus, mais constituer un électrochoc pour repenser l’exploitation minière artisanale en République démocratique du Congo.
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