KOMANDA/ITURI : Des motos à défaut de corbillards pour les 40 victimes des ADF !

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des motos à défaut de corbillards pour les 40 morts!

Ce lundi 28 juillet ,alors que nous couchions ces lignes, des crépitements de balles se sont fait entendre lors de l’enterrement à Komanda des 40 victimes du massacre de la nuit du 26-27 juillet perpétré par des éléments des ADF. Ce massacre pour rappel s’est perpétré dans une salle polyvalente de l’église catholique où des dizaines de fidèles tenaient une veillée de prière . Ces présumés ADF avaient utilisé tant des armes à feu que des armes blanches dans l’intention délibérée de tuer et de semer la terreur. Et après ce massacre barbare d’un autre siècle , ils s’en étaient pris tels des vampires aux maisons environnantes qu’ils avaient saccagées et incendiées en emportant tout objet de valeur pouvant s’y trouver.

Dans cette localité de Komanda , en Ituri , l’Etat brille par une absence tonitruante. et une insécutité grandissante installe son nid . La population n’a plus de mots pour manifester son indignation ni de larmes pour pleurer des morts à répétition. Et sa colère légitime a encore été bousculée aujourd’hui ,voire piétinée en l’occasion de cet enterrement par de nouveaux crépitements de balles, elle qui est encore sous traumatisme.

Quoi dire pour ces crépitements de balles qui a semé la panique en plein jour dans le cortège funèbre , sinon que ces assassins narguent l’autorité fantôme et se disent les rois du coin.

La population qui devait être sécurisée par l’Etat se trouve désemparée, livrée à elle-même . Les familles endeuillées qui n’ont reçu aucune assistance ni vu une quelconque autorité de l’Etat venir vers elles se sont vues obligées de convoyer les corps de leurs morts sur des motos pour les conduire aussi respectablement que se peut en leur dernière demeure. Malgré les timides appels au calme des autorités locales dans la matinée ayant suivi ces événements, la population attend des réponses. C’est au gouvernement de se manifester pour apporter son assistance à cette population dans cette zone réputée sous son contrôle.

La population de Komanda jusqu’à présent ne décolère pas car elle comprend qu’elle ne peut compter que sur elle-même pour sa sécurité et sa défense alors qu’elle n’y est pas préparée. Elle n’a plus que sa résilience pour affronter dans les jours à venir cette insécurité croissante des troupes armées d’ADF pourtant déjà identifiées par le gouvernement . Qu’attend-on une fois de plus sinon le pire pour prendre des mesures qui s’imposent et y dépêcher des forces conséquentes qui pourraient sécuriser la population de cette zone orientale?

Ces malheureux évenements tombent justement quand à Kinshasa on se perd dans des conjectures politiciennes pour le pouvoir. Que de manoeuvres dilatoires face à la paix ! Que de distractions dans des procès stériles qui ne règleront aucun problème de fond de ce pays ! Que Kinshasa comprenne donc que ce peuple traumatisé une fois encore par ces incidents malheureux , attend non plus du spectacle mais un Etat de droit. Loin d’être un slogan , c’est par des actes que ce concept se vérifie .

Des promesses et des discours fleuves à répétition sans effet n’est qu’un déni de puissance. Car pendant que le sort des populations des zones orientales s’empire et que des morts s’accumulent, l’inaction ne pourrait se comprendre que comme un aveu d’abandon et d’indifférence de leur misère.