Edito : Halte à la faim utilisée comme arme de guerre !

En République Démocratique du Congo, un silence meurtrier s’est installé dans les rues de Goma et Bukavu, là où la fermeture prolongée des banques décidée unilatéralement par Kinshasa, étouffe des milliers de familles. Sans accès à leur propre argent, les populations déjà fragilisées par les conflits et les déplacements vivent une descente aux enfers. Dans cette région déchirée, priver les gens de moyens de survie équivaut à les condamner à la faim, utilisée comme levier de contrôle et d’asphyxie sociale. Ce n’est plus une crise financière : c’est une guerre silencieuse déclenchée par Kinshasa depuis 7 mois contre les plus vulnérables vivant à Goma et Bukavu.

Pendant que des mères n’ont plus de quoi acheter un pain ou un comprimé pour leurs enfants, Kinshasa détourne son regard. Loin de toute empathie, le pouvoir central préfère investir des millions de dollars pour flatter son image à l’étranger, en sponsorisant des clubs européens de football. Sur les maillots d’entraînement de stars millionnaires, on lit « Visit RDC », pendant que les Congolais eux-mêmes ne peuvent plus manger à leur faim ni se déplacer en sécurité dans leur propre pays. Ce contraste est un affront : un marketing de façade pendant que la misère dévore le peuple.

La faim ne devrait jamais être utilisée comme une arme politique, économique ou militaire. Qu’elle soit provoquée par les bombes ou par la fermeture des banques, elle tue de la même manière. Ce peuple a assez souffert. Gouverner, ce n’est pas séduire les touristes pendant que le pays s’effondre ; c’est protéger, nourrir et écouter les siens. Et cela commence par dire non à l’indifférence, non à l’inaction, non à cette stratégie cynique où la faim devient un outil de domination. Car la faim n’est pas une arme. C’est une urgence.